Dans son livre, Medieval Siege, Jim Bradbury cite abondamment Mardi ibn Ali à propos de divers types de mangonneaux, y compris les machines arabes, perses et turques, en décrivant ce qui pourrait être des trébuchets, mais différents de ceux qui sont cités ci-dessus. Dans On the Social Origins of Medieval Institutions, on trouve des citations plus détaillées de Mardi ibn Ali sur les différents types de trébuchets, y compris les machines « chrétiennes » du type de celles utilisées par les Croisés.
P.E. Chevedden précise que ses dernières recherches démontrent que les trébuchets ont atteint la Méditerranée orientale à la fin de l’an 500 et qu’ils étaient connus en Arabie et ont été utilisés avec beaucoup d’efficacité par les armées musulmanes.
La sophistication technologique pour laquelle la civilisation islamique a été plus tard réputée, était déjà manifeste. Il dit en particulier que la littérature technique islamique a été négligée. Le plus important des traités techniques qui nous soit parvenu sur ces machines est le Kitab Aniq fi al-Manajaniq (كتاب أنيق في المنجنيق, Un livre élégant sur les trébuchets), écrit en 1462 par Yusuf ibn Urunbugha al-Zaradkash.
Il s’agit de l’un des manuscrits arabes les plus abondamment illustrés jamais écrit qui fournit des informations détaillées sur la construction et l’utilisation de ces machines.
Chevedden déclare en outre: Les ingénieurs ont augmenté l’épaisseur des murs pour résister à cette nouvelle artillerie et remanié les fortifications pour utiliser les trébuchets contre les attaquants. Les architectes travaillant sous les ordres d'al-Adil (1196-1218), frère et successeur de Saladin, ont introduit un système défensif qui utilisait des trébuchets fonctionnant par gravité et montés sur la plate-forme des tours pour empêcher l'artillerie de l'ennemi d’approcher suffisamment près pour que leur tir soit efficace. Ces tours, conçues avant tout comme des emplacements d'artillerie, ont pris des proportions énormes pour être compatibles avec les plus grands trébuchets, et les châteaux ont été transformés, de simples enceintes de murs avec quelques petites tours pour devenir un ensemble de grandes tours reliées par de courts tronçons de murs écrans. Les tours des citadelles de Damas, du Caire et de Bosra sont d’énormes structures, dont la superficie atteint 30 mètres carrés.
Au siège de Saint-Jean-d’Acre en 1191, Richard Cœur de Lion a fait construire deux trébuchets qu'il a appelé "God's Own Catapult" et "Bad Neighbour". Au cours d'un siège du Château de Stirling en 1304, Édouard Ier a ordonné à ses ingénieurs de construire pour l'armée anglaise un trébuchet géant, nommé "Warwolf" (le loup de guerre). La portée et la taille des armes étaient très variables. En 1421 le futur Charles VII commanda un trébuchet (couillard) qui pouvait lancer une pierre de 800 kg, tandis qu’en 1188 à Ashyun, on a utilisé des rochers pesant jusqu'à 1500 kg.
Le poids moyen des projectiles variait probablement autour de 50 à 100 kg, avec une portée de 300 mètres. La cadence de tir pouvait être notable: au siège de Lisbonne en 1147 pendant le reconquista, deux machines étaient capables de lancer une pierre toutes les 15 secondes. Des cadavres humains pouvaient aussi être utilisés dans certaines circonstances : en 1422 le prince Korybut, par exemple, au cours du siège du château de Karlštejn avait catapulté des hommes et du fumier à l’intérieur des fortifications ennemies, apparemment dans le but de propager des maladies chez les assiégés.
Source Wikipédia