Un siège, dans le domaine militaire, est l’ensemble des actions menées en vue de s’emparer d’une place forte ou d’une position ennemie.
La technique du siège, aussi bien celle de la défense que celle de l'attaque, se nomme la poliorcétique. Ces opérations comprennent souvent un blocus, qui permet d’affaiblir la place en la coupant de tout soutien. L’objectif est d’obtenir sa reddition ou de réaliser sa prise plus facilement. Le terme poliorcétique vient du grec poliorketikos, qui désigne ce qui est relatif à la technique du siège des villes et places fortes, ou l'art et la technique du siège. On l'applique aussi à la défense des villes contre les sièges.
Tactiques de siège
La poliorcétique médiévale reprend en grande partie les techniques antiques : les tours mobiles, le chat et le bélier étaient déjà utilisés par les Grecs.
Cependant, au xie siècle, les techniques de siège se renouvellent ; au XIVe siècle, les débuts de l'artillerie changent profondément la construction des forts et des murailles : à partir de 1370-1380 se répandent les canons à boulets de pierre.
À l'époque des mottes (Xe et XIe siècles), il était facile de détruire les forteresses de bois.
Différentes techniques de siège (1100-1400) étaient utilisées conjointement :
Les assiégeants construisaient des lignes concentriques autour du château, constituées de palissades de bois de tours et de fossés. En 1203, le roi de France Philippe ii fait aménager deux lignes de circonvallation autour de Château-Gaillard.
L'opération la plus délicate était le franchissement des fossés ; il fallait les combler sous le tir ennemi.
Tour de siège et beffrois : connus des Babyloniens, ces édifices en bois étaient mobiles et utilisables seulement sur terrain plat, sec et solide. Les tours étaient vulnérables aux projectiles enflammés. Elles étaient donc blindées par des plaques de fer ou un revêtement de cuir. En 885, les Danois en auraient utilisées dans le siège de Paris. Au Xie siècle, les opérations militaires des Croisés en Terre Sainte (siège de Jérusalem en 1099). La tour avait cinq fonctions principales :
- abriter les assaillants
- protéger l'action des sapeurs
- porter haut les armes lourdes
- donner aux arbalétriers un commandement efficace contre les défenseurs du château
- donner un accès au chemin de ronde
Chat : engin d'approche sur roue pour saper les bases de la muraille. On les appelait truie, taupe ou renard.
Quelques termes
Bélier : utilisé dans le monde grec antique, il devait ébranler les murailles. Composé d'une tête de métal et d'une poutre en bois. Il était actionné par balancement grâce à des chaînes et des cordes. Le choc était peu efficace sur un mur de pierre. Des brèches ouvertes pouvaient ensuite être enflammées.
Escalade : technique très répandue au Moyen Âge, elle se faisait par des échelles. Les assaillants se protégeaient sous des pavois. L'escalade était efficace à la suite d'une trahison, d'une attaque-surprise et d'un rapport numérique favorable.
Sape et mine : mine ou sape souterraine (rare) par creusement d'une galerie. Des poteaux de bois enduits de poix, de soufre, de bitume ou de cochon (souvent vivant) étaient introduits dans les brèches pour faire s'écrouler la courtine.
Les machines de siège utilisées au Moyen Âge :
- pierrière
- bricole
- mangonneau
- trébuchet
- tour de siège
- arbalète à tour
Contrairement à ce que l'on voit dans de nombreuses reconstitutions, la catapulte n'est plus utilisée au Moyen Âge. Inutilisable par temps humide (le ressort se détend), elle est de plus moins efficace qu'un mangonneau ou trébuchet ce qui explique son abandon au haut Moyen Âge. Au XIXe siècle, l'architecte Viollet-le-Duc, se fondant sur des ouvrages de la Renaissance représentant des catapultes antiques, croit qu'elle est encore utilisée au Moyen Âge. Depuis cette erreur se perpétue. La baliste antique, destinée à projeter des pierres, est également abandonnée au haut Moyen Âge pour les mêmes raisons.
Source Wikipédia