Historique de la piraterie maritime
La piraterie existait déjà dans l'Antiquité. Toutes les civilisations anciennes ayant possédé une marine l'ont connue, les Phéniciens comme les Mycéniens, la mer étant considérée comme un espace libre où règne la « loi du plus fort ». Lorsque les États deviennent plus puissants, à la piraterie s'ajoute la guerre de course.
Jules César dut lui-même affronter la piraterie. Lors d'un voyage vers l'Orient entre les années 75 av. J.-C. et 74 av. J.-C., il fut capturé par ceux-ci, à hauteur de l'île de Pharmacuse, à proximité de la ville de Milet en Asie Mineure. Dès sa libération contre rançon, il entreprit de se venger. Après avoir réuni en toute hâte une flottille, il surprit et captura les pirates qu'il fit exécuter.
Pompée se rendit célèbre en nettoyant la Méditerranée des pirates ciliciens.
Les boucaniers
les pirates qui sévissaient dans la mer des Caraïbes étaient parfois appelés abusivement boucaniers. À l'origine soit aventuriers, soit déserteurs des différentes nations européennes, les boucaniers vivaient sans chef, et s'occupaient surtout du ravitaillement en viande fumée (boucanées, d'où leur nom) des équipages de passage quels qu'ils soient. Ils élevaient des bœufs et chassaient les petits cochons sauvages. Ils se trouvaient au nord-ouest de Saint-Domingue et dans la baie de Campeche, mais ils avaient souvent leurs comptoirs à la Tortue. À l'occasion, il leur arrivait de se mêler à une expédition, mais ce n'était pas leur activité principale.
Les flibustiers
le mot flibustier est dérivé du néerlandais vrijbuiter « qui fait du butin librement ». Certaines sources citent comme origine le mot flibot (sorte de petit bateau), d’autres préfèrent free booter (libre pillard). Le mot apparaît lorsque les Hollandais révoltés contre la domination espagnole avaient armé des navires corsaires pour lutter contre l'Espagne. Mais les Pays Bas n'existant pas en tant qu'État indépendant reconnu avant 1648, leur statut de corsaire n'était pas reconnu. Les Espagnols les considéraient comme pirates pendant que les alliés des Hollandais les voyaient comme des corsaires. Toute une population va naître à mi-chemin entre piraterie, aventure, guerre de course. Le flibustier est un aventurier qui peut se louer en tant que corsaire au plus offrant en temps de guerre, qui peut naviguer comme marin de commerce comme s'adonner à la piraterie.
Organisation sociale
Contrairement à l'image répandue par les fictions cinématographiques, du fait même de leur mode de vie, peu de pirates mangeaient à leur faim ou devenaient riches, la plupart mouraient jeunes en combat, luttes intestines ou pendus. De nombreux clans de pirates élisaient les dirigeants. Le chef s'imposait par son savoir-faire marin, son audace, son autorité naturelle. On élisait le capitaine ainsi que le quartier-maître qui détenait un contre-pouvoir, secondait le chef auprès de l'équipage pour faire régner l'ordre et était le seul à pouvoir convoquer l'Assemblée.
Dans cette assemblée, chaque homme avait le droit à la parole et chaque membre de l'équipage, hormis les mousses et les marins pas encore totalement intégrés, avait une voix dans le vote tout comme le capitaine.
Dans certains équipages pirates, il y avait un conseil : une assemblée où uniquement les officiers et artisans pouvaient siéger avec quelques marins expérimentés.
Le quartier maître élu pouvait aussi faire entamer un procès contre le capitaine. Si le capitaine refusait le procès, il était reconnu coupable et était marronné sur une île le plus souvent.
De nombreux groupes de pirates partageaient les butins obtenus en suivant un schéma préalable. Les pirates blessés au cours d'une bataille recevaient parfois une prime spéciale. Le butin pouvait être partagé de manière à ce que le capitaine reçoive tout au plus 1,5 fois ou 2 fois plus que les autres, mais jamais plus.
Cependant, ces pratiques égalitaires ne se limitaient qu'à très peu des aspects de la vie des pirates, et n'atténuaient pas réellement la rudesse de leur mœurs.
Imagerie
C'est la littérature du XIXe siècle (notamment L'Île au trésor de Robert Louis Stevenson) qui met en place les stéréotypes actuels: pirate buvant du rhum et maniant le sabre marin, à l'œil borgne caché par un bandeau noir et le perroquet sur l'épaule, au crochet à la main et la jambe de bois, à l'anneau dans l'oreille et pratiquant la torture (cette brutalité provient de l'unique source narrative du XVIIIe siècle Histoire des pirates anglais du Capitaine Charles Johnson(en), nom de plume du romancier Daniel Defoe). Par contre, il est avéré que la vie à bord du bateau pirate est plus aisée que sur un bateau marchand: l'équipage est nombreux, sans contraintes horaires, avec une hiérarchie moins pesante car il obéit à un « code d’honneur » et à des règles démocratiques. De même est attesté le pavillon de pirates noir orné d’une tête de mort surmontant deux tibias entrecroisés.
La fin de l'âge d'or de la piraterie
Plus le pouvoir des États s'est étendu, plus les armées ont été codifiées et contrôlées par le pouvoir central. Les marines nationales ont été étendues, leur nouvelle mission comprenant la lutte contre la piraterie. La fin de la guerre de Succession d'Espagne a pour effet que les effectifs de la Royal Navy passent de 40000 à 10000 hommes. Beaucoup d'entre eux, désoeuvrés, passent dans la flibusterie, entraînant l'âge d'or de la grande piraterie (1713-1722). Un nouveau gouverneur des Bahamas plus ferme que les précédents, Woodes Rogers, éradique la piraterie dans les Caraïbes grâce à l’utilisation combinée de pardons royaux et de forces militaires, ce qui entraîne le déplacement de la piraterie dans l'océan Indien. L'élimination de la piraterie dans les eaux européennes s'est étendue à l'Afrique occidentale et à l'Amérique du Nord avant 1710, et avant 1720, même l'Océan Indien était devenu un endroit inhospitalier pour les pirates.
Source Wikipédia