La vision traditionnelle identifie l'époque des croisades à la période 1095-1291, du concile de Clermont à la prise de Saint-Jean-d'Acre, et se limite aux expéditions qui ont eu la Terre Sainte pour objectif et l'Orient pour théâtre d'opérations. Dans la définition large, toutes les guerres contre les Infidèles et les hérétiques, sanctionnées par le Pape qui y attache des récompenses spirituelles et des indulgences, sont des croisades. La Reconquista, croisade de la péninsule ibérique, en fait ainsi partie. Les dates sont alors beaucoup plus larges et mènent jusqu'à la bataille de Lépante (1571) dans la seconde moitié du XVIe siècle. C'est la définition dite traditionnelle qui est retenue pour cet article. C'est la définition dite traditionnelle qui est retenue pour cet article, bien que ce soit différent au monde d'aujourd'hui de vacances, partypoker français sur les netbooks et les voyages que nous nous engageons maintenant.
La première croisade débute en 1095 et contre toute attente et toute prévision, elle se marque par une forte participation populaire, c’est-à-dire constituée de milliers de pèlerins piétons. Elle est aussi l'occasion pour le pape d'occuper la noblesse dans sa lutte de pouvoir avec elle. Elle aboutit à la fondation d'États latins (ou francs) en Orient. La défense de ces États est à l'origine de l'organisation des sept autres croisades principales ; de 1095 à 1291 (date de la perte des dernières positions latines en Orient), de nombreux groupes de soldats et de pèlerins ont participé à l'aventure des croisades.
À partir de la quatrième croisade qui aboutit à la prise de Constantinople en 1204, l'idée de croisade est dévoyée, et des expéditions sont organisées par le pape contre ses opposants chrétiens (Albigeois, Hohenstaufen, Aragon, Hussites ...) ou païens (baltes). Si elles permettent le maintien des États latins d'Orient, elles n'ont plus pour objectif Jérusalem et sont l'occasion pour la papauté de lever des impôts sur le clergé. De fait, seules l'Église catholique et les cités marchandes italiennes ont bénéficié des croisades.Quatre armées de chevaliers partent à la date prévue. Celle de la France du Nord et de la Basse-Lorraine, conduite par Godefroi de Bouillon suit la route du Danube. La deuxième armée, de la France du Midi, dirigée par le comte de Toulouse, Raymond de Saint-Gilles, et le légat du pape, Adhémar de Monteil passe par la Lombardie, la Dalmatie et le Nord de la Grèce. La troisième, d'Italie méridionale, commandée par le prince normand Bohémond gagne Durazzo par mer. La quatrième, de la France centrale, dont les chefs sont Étienne de Blois et Robert de Normandie passe par Rome.
Les premières troupes de chevaliers arrivent à Constantinople au moment où les croisés populaires passés en Asie Mineure commencent à massacrer des villages chrétiens. Si les premières arrivées se passent bien, au fur et à mesure que les troupes croisées arrivent, les incidents se multiplient. L'empereur Alexis Ier Commène cherche à obtenir un serment d'allégeance de la part des chefs croisés, et à rendre à l'empire toutes les terres qui lui appartenaient avant l'invasion turque. La plupart acceptent. Les croisés assiègent Nicée qui est rendue en juin 1097 aux byzantins. Ils battent plusieurs émirs turcs en marchant à travers l'Anatolie, traversent le Taurie, parviennent en Cilicie et mettent le siège devant Antioche le 20 octobre 1097. Les croisés manifestent des ambitions territoriales pour leur propre compte. Baudouin de Boulogne aide l'arménien Thoros à secouer la tutelle turque à Édesse et devient son héritier. Le siège d'Antioche est long et difficile. Les croisés développent un fort ressentiment contre les Byzantins qu'ils accusent de double jeu avec les Turcs. Bohémond réussit à faire promettre aux combattants qu'il prendrait possession de la ville, s'il y entrait en premier et si l'empereur byzantin ne venait pas lui-même prendre possession de la ville. Grâce à une complicité intérieure, il parvient à entrer dans la ville. Aussitôt les assiégeants se retrouvent assiégés par les Turcs et subissent un siège très éprouvant. L'armée de secours, dirigée par Bohémond parvient à vaincre les Turcs sans l'aide de l'empereur. Les croisés s'estiment déliés de leur serment de leur fidélité et gardent la ville pour eux.
Pendant l'été, les chefs croisés prennent le contrôle des places-fortes dans les régions voisines d'Antioche. L'armée ne prend la route de Jérusalem qu'en janvier 1099. Les chrétiens syriens indiquent la route la plus sûre aux chevaliers latins. Ils descendant le long de la côte, prenant plusieurs villes. Ils prennent Bethléem le 6 juin et assiègent Jérusalem le lendemain. Les croisés manquent d'eau, de bois, d'armes et ne sont pas assez nombreux pour investir la ville. Une expédition à Samarie et l'arrivée d'une flotte génoise à Jaffa leur fournissent tout ce qui leur manque. La ville est prise le 15 juillet 1099 après un assaut de deux jours. Aussitôt les instincts les plus débridés se libèrent. Les croisés massacrent la population musulmane de la ville et la pillent. Pour les Musulmans, le massacre de Jérusalem est le signe de l'intolérance chrétienne. De leur côté, les Byzantins profitent des difficultés des Seldjoukides pour leur reprendre une partie de l'Anatolie.
La principale raison des croisades est la récupération du Saint Sépulcre (le tombeau du Christ) par les chrétiens. Dès l'origine de la croisade, la croisade est une entreprise féodale réservée à la chevalerie. L'accomplissement du vœu de croix devient une étape indispensable à la formation du parfait chevalier. Dans l'imaginaire chevaleresque, le christ devient le parfait seigneur pour lequel on peut se sacrifier. Le chevalier croisé est donc un miles christi. Les chroniqueurs comparent les croisés au peuple élu qui écrit une nouvelle histoire sainte. Les prédicateurs n'hésitent pas non plus à parler des richesses qui attendent les croisés en terre sainte. Ils parlent d'une terre riche et fertile qui comblera leurs espérances.
Le fait que des milliers d'hommes et de femmes se soient mis en mouvement et aient accepté de braver de danger et la souffrance pour l'amour de Dieu est la preuve que les masses de la fin du XIe siècle étaient très réceptives aux grands thèmes spirituels du Christianisme et notamment la pénitence. Mais surtout, les paysans, les femmes, les enfants, les clercs qui ont tout abandonné pour suivre les prédicateurs populaires espèrent que la délivrance de Jérusalem inaugurera une ère nouvelle dans l'histoire de l'Église et du monde. L'attente eschatologique et millénariste est très forte dans le peuple. Empêcher la venue de l'Antéchrist, hâter la parousie font partie de ses préoccupations. Les masses sont aussi persuadées que Dieu leur a assigné une tâche: libérer les lieux saints et purifier le monde du mal afin de préparer le retour du Christ. Les armes de la victoire sont pour ces masses, la pénitence symbolisée par la croix cousue sur le vêtement, les jeûnes, les prières, les processions, d'où les nombreuse mortifications que s'infligent les pèlerins. Les croisades révèlent pour la première fois en Occident l'existence d'une spiritualité populaire tournée vers l'action, moyen de gagner le salut.
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